15 décembre 2007

Un paradis tout mouillé


À chacun ses tempêtes : hâtive, la première bordée de neige à Montréal, tardive, l'arrivée d'Olga, la dernière tempête tropicale de la saison…

Oui, vous avez bien lu. Une dernière tempête tropicale, et un paradis tout mouillé. Je vous raconte ? Allez, oui, je vous raconte…

Tout d’abord, vu que la saison des ouragans s’est officiellement terminée depuis le 30 novembre, vous ne prenez plus la peine d’aller consulter vos sites de surveillance de ces petites choses venteuses.

Vous apprenez par hasard qu’une tempête tropicale nommée Olga a l’intention de venir se promener dans votre coin. Vous déplorez certes les morts causées par le petit monstre en République Dominicaine, mais bon, les eaux de la mer se sont refroidies, aidées par Dean et Felix, et puis, on est au mois de décembre, cette Olga ne va certainement pas devenir un catégorie 5 !

Effectivement, vous consultez vos sites qui vous apprennent qu’Olga a été rétrogradée à dépression tropicale et qu’elle ne va amener chez vous qu’un peu de pluie. Merci. On peut vivre avec ça.

Là-dessus, c’est vendredi et vous réalisez que c’est l’ultime journée pour aller magasiner relax à Cuncun les ultimes achats qui vous permettront de bien accueillir la belle visite qui s’en vient la semaine prochaine pour vivre le temps des fêtes à la mexicaine. Après, tout le monde va se réveiller et ça va être la course de Nouel sous les tropiques. Non merci.

Donc. Malgré quelques nuages relativement sombres et menaçants, vous vous installez sur le bateau direction Cuncun pour aller rejoindre votre complice préférée de magasinage en pensant que c’est une affaire de rien.

Ouais. Trois jolies photos plus tard, ça commence à mouiller.

Il faut se réfugier dans la partie fermée du bateau. Arrivée au port, traverser quelques flaques d’eau pour aller chercher un taxi. Attendre une heure chez Fraschetti votre copine qui a eu moins de chance que vous : vous avez eu le temps de vous rendre avant que la rue se transforme en rivière pressée de se rendre on ne sait où. Elle, non. Une chance, Fraschetti, c’est, en tout petit, petit, le Milano local alors vous vous marrez en apprenant plein de choses sur les vins italiens, les mousseux italiens, les panettone de Noël, les fromages d’Italie du Nord, le tout en sirotant un espresso en tout point semblable à ses petits frères du Caffé Italia…

Arrive votre petite camarade, qui, elle, a eu droit à la douche en direct, on termine les achats, en route pour La Europea, histoire de ramasser du pain maison qui vient de sortir du four, des confitures signées La Vieja Fabrica, du jambon fumé, quelques bouteilles de vin, je vous passe le reste, on continue vers Soriana – vous vous rappelez, le magasin qui fabrique des gâteaux multicolores et compare ses prix à ceux du Walmart local – on se remplit chacune son chariot et retour vers le bateau. Pas mal plus tard que prévu, mais bon. Nous y voilà.

Plus qu'à retourner paisiblement sur notre île? Ben non voyons, c’est le moment que choisit Olga pour se rappeler à notre bon souvenir : pluie, pluie, et un vent à décorner les bœufs ! À bord du bateau, on retrouve d’autres petits camarades qui ont eu la même brillante idée que nous… quoi faire d’autre que d’en rire !

Bueno. Ça fait une arrivée détrempée à la maison où les minous, pas fous, se réveillent de leur vingt-cinquième sieste de la journée.

Et là, moment de bonheur : après avoir rangé les acquisitions - miracle, c’était juste un peu mouillé, mais rien de perdu ! – et pris une bonne douche bien tiède, c’est le temps de déguster une baguettine grillée, tartinée de confiture de groseilles noires et accompagnée d’un verre de Montepulciano. Le bonheur, le vrai, vous dis-je.

Dehors, le vent peut bien hurler, la pluie peut bien laver les vitres, je suis bien au chaud pour vous livrer cette petite tranche de vie avant d’aller rejoindre mon dodo et ma lecture du moment : « Petits plaisirs de la paresse », un essai raconté par plusieurs rêveurs dont Pierre Sansot, auteur du « Bon usage de la lenteur »…