22 février 2008

Moitié-moitié

Ce billet est dédié à La Grive, qui tout à l'heure s'en va sur mon île du Sud...

Cinq semaines écoulées, cinq semaines à tirer.

Me voilà à la moitié d’un séjour moitié-moitié, mi-figue, mi-raisin, mi, mi, mi, mi. Ni majeur, ni mineur. Salé-sucré, doux-amer. Así es.

Ile de Montréal…

J’aime y voir ceux que j’aime, le yoga du dimanche, le ciel bleu intense, certains jours de février, la petite neige vue de ma fenêtre, le jazz à la radio, les mercredis du Yulblog, les bouffes au Bistro Justine, et aussi, j'aime frissonner en mettant le nez dehors, marcher en faisant attention à la glace jusqu’à la fruiterie de Bob, m’étirer dans mon hamac dans la lumière grise du matin, regarder la pleine lune, en pensant à ce qu’elle crée au même moment sur la mer, face à mon autre chez moi, cette mer scintillante, le murmure des vagues…

Équilibre entre deux univers, si différents mais pour moi complémentaires.

Ile de Montréal…

J’aime beaucoup moins, et cela me bouleverse, y voir autour de moi ceux que j’aime déprimés, rendus agressifs de fatigue, difficiles à vivre... et puis ce stress, il faut que tout se fasse vite, vite, vite !

Le froid, le manque de lumière, oh je peux comprendre, mais en même temps : il suffit de si peu pour être heureux : le chant d’un oiseau, le ronron des chats, le téléphone qui sonne, annonçant une belle conversation avec un être cher, l’odeur d’une tajine qui se répand à travers la maison, le café du matin, le tilleul du soir, une phrase rencontrée sur internet, dans un livre, écoutée à la radio…

Bientôt les branches de mon érable se rempliront de bourgeons, promesse des feuilles que je retrouverai à mon retour, au mois de mai.

Dans 5 semaines, par un petit matin frileux, je balancerai mon sac de voyage dans le coffre du taxi, et en route, je penserai aux petites feuilles en devenir et… et… je vous laisse deviner la suite ou je vous la raconte ? Allez, je raconte…

L’au-revoir aux minettes – allez les filles, on se voit dans deux mois -, le taxi, la traversée de Montréal endormie, l’aéroport déjà fourmillant de vie, le passage des contrôles, l’attente de l’embarquement, l’avion qui roule sur la piste, qui décolle, les commentaires du capitaine, je somnole en attendant Le moment – ah le voilà, le Golfe du Mexique ! oh ce bleu de la mer, et ce bleu intense du ciel, on arrive, on survole Isla Holbox, je vois Isla Contoy, un cenote,on descend, l’île est au loin comme un rêve – ou parfois on passe au-dessus ! – l’avion se pose, l’immigration, et là, vous devriez voir mon sourire ! j’attrape mon sac de voyage, et en avant, le taxi, le dock et l’odeur de la mer, les oiseaux qui la survolent, vite le bateau, un autre taxi, la maison, la mer devant chez moi, bientôt j'y verrai danser les dauphins libres, les amis… et une autre vie, pour quelques semaines...

Vie de nomade, ma vie.