25 octobre 2007

Eux, nous et les autres

Le temps grignote les minutes une après l’autre, ce glouton n’arrête jamais. Parfois, je trouve qu’il goinfre, parfois je trouve qu’il prend son temps. Ah, ces journées parfois trop courtes, parfois interminables!

Là j’aimerais qu’il bâfre, j’ai hâte de m’en aller.

Je suis un peu fatiguée, je ne vous le cacherai pas - de l’ambiance grisaille et un tantinet xénophobe, des accomodements, raisonnables ou non et aussi des petits coups de poignard dans le dos, beaucoup plus nombreux que de coutume, vu mon origine d’immigrante - ironiquement, dans mon pays d’origine, j’ai entendu le même discours, je n’étais pas « pure laine », vu que mes parents de l’étaient pas!

Le texte de Rima Elkouri ce matin est allé me chercher, je ne vous le cacherai pas. Celui de Pierre Foglia aussi. Et je pourrais vous en citer bien d’autres.

Et pourtant…

Tout à l’heure, je vais sortir de la maison et m’en aller en flânant vers la rue Saint-Denis. Souper à la Fonduementale avec un ami, avant d’aller écouter le show de Ian Kelly.

Je vais croiser, comme de coutume, des êtres humains nés à Montréal, nés à Québec, nés au Canada, nés en Europe, nés en Afrique, nés en Asie, nés sur la planète Terre, Montréal est une mosaïque de cultures, et c’est pour ça que je l’aime.

En marchant, je vais penser à mes amis venus de partout, venus chercher la paix dans cette belle ville, intégrés à la vie québécoise, et qui eux aussi se font envoyer des piques pour cause de non-naissance sur ce sol qu’ils foulent tous les jours pour aller travailler, pour aller se distraire, pour avoir une vie…

C’est nouveau ça, on n’est pas habitués à se faire parler ainsi.

En marchant, je vais tout de même sourire, parce que bon, tout le monde peut attraper un rhume à sa tolérance, et les rhumes, ça ne dure pas toujours…