Hier, j’ai pris cette photo.
Une barque avec des hommes dedans?
Oui, mais pas n’importe quelle barque. Celle-ci appartient à la marine mexicaine et ses occupants sont à la recherche de balseros, ces Cubains qui fuient leur île sur de précaires embarcations – hier il paraît qu’ils étaient 14…
Environ 150kms en mer – dans quelles conditions! - et les passagers de ces petits bateaux (souvent « faits maison ») cherchent une petite plage pour débarquer à l’abri des regards indiscrets… Il en arrive chaque semaine.
La plupart du temps, l’armée les attend sur la plage. Ils seront conduits à la caserne, on leur donnera à manger, ils pourront se laver, se vêtir de vêtements propres, subiront un examen médical et seront éventuellement soignés, avant d’être remis au Service de l’Immigration – qui décidera si oui ou non ils peuvent poursuivre vers les États-Unis s’ils y ont de la famille pour les parrainer, rester au Mexique, ou être retournés à Cuba – certains font le voyage plusieurs fois.
Vous me demanderez pourquoi ils ne font pas quelques kilomètres de plus pour arriver directement sur le continent et se fondre le plus vite possible dans le paysage?
Parce que le passeur est içi. Celui qui se fait payer cher pour les aider… du moins c’est ce qu’ils croient, ces réfugiés qui quittent tout en espérant une vie meilleure.
Le plus bas des trafics. Celui des humains.
La mondialisation, la libre circulation c’est pour les marchandises, pas pour les humains…
Chaque fois que je vois un de ces bateaux surchargés, j’ai le cœur serré … ils étaient en mer au lever du soleil, en route vers leur rêve...